Comment le Canada a aidé à libérer la Belgique – et ce que cela signifie aujourd’hui

Carte montrant la bataille du Scheldt, octobre-novembre 1944.

Article rédigé par Amynte Eygun, MA.

Westmount, Québec – 18 octobre 2024: La Belgique et le Canada entretiennent une relation d’alliance et une amitié solide, les deux pays partageant des valeurs fondamentales de liberté, de démocratie, de respect des droits de l’homme, d’ouverture et de tolérance. [1] Cette connexion entre les deux pays trouve son origine dans le rôle qu’a joué le Canada lors de la libération de la Belgique pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918) et la Seconde Guerre mondiale (1939-1945).

Au début de la Seconde Guerre mondiale, la Belgique et le reste de l’Europe du Nord-Ouest furent envahis par l’armée nazie d’Hitler et restèrent sous le contrôle de l’Axe pendant la majeure partie du conflit. Au printemps 1940, l’Allemagne envahit la Belgique et occupa le pays jusqu’à la fin de 1944. Cette occupation priva les civils belges de leurs droits fondamentaux et les laissa avec des ressources limitées en raison du contrôle allemand sur l’estuaire de l’Escaut. Après le débarquement de Normandie le 6 juin 1944, les civils belges attendaient impatiemment que les Canadiens et les forces alliées percent la « Forteresse Europe » allemande, un vaste système défensif le long de la côte de l’Europe occidentale. Ce n’était qu’une question de temps avant que les Canadiens ne brisent cette forteresse allemande et progressent vers la Belgique, les Pays-Bas et le reste de l’Europe occupée.

La bataille du canal Léopold, ainsi que la bataille de l’Escaut, étaient des opérations militaires majeures qui ont permis de libérer la Belgique, mais elles ne se déroulèrent pas sans pertes et grandes difficultés. Début septembre 1944, Bruxelles, la capitale belge, est libérée par les forces britanniques, et le 6 septembre 1944, la 4e Division blindée canadienne entre en Belgique. La 2e Division d’infanterie canadienne progressa également au début du mois de septembre et après avoir longé la côte européenne, ils ont traversé la frontière belge pour s’emparer de la ville portuaire d’Ostende le 9 septembre 1944. Les batailles et opérations menées  l’automne 1944 engendrent une grande destruction et des pertes massives, car l’armée allemande savait que la perte de l’Europe du Nord-Ouest signifierait leur défaite dans la guerre. Les Allemands se battirent donc jusqu’au bout, n’ayant rien à perdre. Cela signifia que les soldats canadiens et alliés subirent de lourdes pertes sous les attaques allemandes, avec plus de 6 000 soldats devenus victimes (morts au combat, prisonniers de guerre et blessés) et plus de 800 soldats enterrés dans les cimetières du Commonwealth en Belgique, reposant éternellement dans le pays qu’ils tentaient de libérer.

Cimetière militaire canadien d’Adegem, 1944. Source: Collection du Musée RMR.

Pour ce qui est de la bataille du canal Léopold, 11 hommes du RMR ont perdu la vie entre le 6 octobre et le 15 novembre 1944, dont 10 tués lors des trois premiers jours de la bataille, entre le 6 et le 9 octobre. Leur sacrifice est reconnu et apprécié par la population belge, car les 11 hommes ont été enterrés en Belgique, au cimetière militaire canadien d’Adegem. Situé à mi-chemin entre Bruges et Gand, dans la région belge de la Flandre-Orientale, le cimetière militaire canadien d’Adegem fait partie de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth, un lieu de repos éternel pour les héros tombés au combat venant du Canada, du Royaume-Uni et, dans une moindre mesure, de la Pologne. La majorité des soldats inhumés à Adegem ont perdu la vie lors de la bataille de l’Escaut, et 1 119 individus du Commonwealth y sont enterrés côte à côte.

Cimetière militaire canadien d’Adegem, années 2010. Source: Commission des tombes de guerre du Commonwealth.

Alors que le Canada a aidé à libérer la Belgique, la Belgique a permis à nos soldats tombés au combat de reposer en paix dans un magnifique cimetière dédié à leur sacrifice. La Belgique a pris la responsabilité de veiller sur leurs tombes, de préserver le paysage environnant et de s’assurer que les visiteurs comprennent le sacrifice de ces hommes et respectent leur dernier lieu de repos. Entourés de vieux arbres et de fleurs colorées, les Canadiens et les anciens combattants peuvent être rassurés : nos héros nationaux sont bien pris en charge, grâce au respect, à la gratitude et à l’amitié du peuple belge.

[1] Gouvernment du Canada “Relations Canada-Belgique” https://www.international.gc.ca/country-pays/belgium-belgique/relations.aspx?lang=eng

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